Cent Balles et un Mars
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Message  Lord Pepper Ven 19 Oct - 2:43

Sur ce fil de discussion, on va vous proposer des textes d'ambiance.

Ils ont été rédigé par Nathan, qui devrait participer au GN en tant que PNJ. On espère pouvoir vous proposer ainsi plusieurs voyages dans le monde d'OdysseY, avec un point de vue moins rébarbatif que les aides de jeu sans doute un peu trop technique et descriptive.

Le sujet est verrouillé, pour rester clair.


Dernière édition par Lord Pepper le Ven 19 Oct - 2:45, édité 1 fois
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Follow the White Rabbit Empty Les débuts d'une guerre économique

Message  Lord Pepper Ven 19 Oct - 2:44

Texte de Nathan :

Extrait de « Les débuts d'une guerre économique », traitant du conflit entre Nestlé et le syndicat méditerranéen. L'auteur raconte là, par le biais d'un témoins anonyme, son expérience et sa vision de l'épisode qui déclencha cette guerre. 
  
La tension était palpable ce jour-là dans les locaux de Nestlé. Les bruits de couloir parlaient d’une vidéo publié sur la toile puis immédiatement censurée. Les faits n'était pas très clair bien que la vidéo ait été vue par quelques centaines de milliers d’utilisateurs dans le monde. Son NeuroJack disait à Crawford que sur les réseaux sociaux des résidus du fichier persistait. La côte de popularité de Nestlé baissait d’un point quasiment toutes les heures depuis qu’il s’était levé, ou plutôt que son patron l’ait levé à sept heure ce matin. « Quel genre de connard se lève à 7h le matin, un Dimanche ? » se disait-il en reprenant une de ces pilules anti-gueule de bois instantanées. Le tube allait y passer. Après toute la drogue ingurgitée pendant la nuit, il ne savait même pas si ça allait suffire à faire bonne figure devant LE patron. Il prit l’ascenseur du hall, qui était un genre de cocon avec quatre fauteuils-œuf. Transparent, pour pouvoir apprécier l’immense hall et sa serre géante qui montait à une dizaine de mètre de hauteur dans laquelle vivaient quelques singes à l’air triste, derniers survivants de leur race, fierté de Mr Lewis lui-même qui les a rachetés en même temps que la réserve naturelle où il a fait bâtir un complexe hôtelier et un casino en pleine jungle, attraction phare des conférenciers de tous bords et de toutes corpos. 

Au dernier étage de l’immeuble, après 5 minutes passées dans un ascenseur plein de gens à l’air aussi maussade que lui (ce qui le réconforta), il prit un dernier élévateur pour monter jusqu’au penthouse. Avant de fermer la grille qui aurait déclenché la montée, il sortit un petit ballonnet ainsi que sa carte de crédit. Il mit une bonne moitié de son gramme sur le coin de sa carte et la porta à son nez pour en sniffer l’intégralité d’un coup de narine. Levant les yeux au ciel dans un mouvement de tête assez brutal, il rangea son matériel aussi sec et ferma la grille.

Il entra la tête basse dans l’immense salle qui s’offrait à lui, une immense table en marbre l’accueillait ainsi que des centaines d’yeux rivés sur lui, du moins il en avait l’impression, il prit place et s’annonça « Crawford, responsable communication ». Le grand patron était là, Mr Lewis, en chair mais surtout en os, l’air fatigué au bout de la table. D’un geste las il enclencha le rétroprojecteur qui se connecta via wifi à tous les NeuroJack dans la pièce qui avait les accréditations suffisantes. Un écran géant orienté vers tout le monde en même temps, du moins on pouvait y croire, fit son apparition. L’image fixe d’un homme assis en tailleur devant un rideau noir portant une cagoule faite avec ce qui semblait être un journal papier s’anima d’un coup. L’homme brandissait une machette, il portait des gants noir et était vêtu entièrement de cette couleur, après quelque secondes de silence, l’homme parla enfin d’une voix calme et posée, sans jamais hausser le ton.

« Hier,  Nestlé a fait fermer une usine dans la banlieue lointaine de Novo Sarajevo, un endroit paisible à 2h de transport de votre tour d’ivoire. Ces gens-là travaillaient dur pour respecter les quotas toujours plus irréel de cette corporation esclavagiste, et voilà comme on les remercie ? En délocalisant dans un endroit X ou Y de cette planète, où des gens plus misérable que nous bossent encore plus dur pour un salaire moindre ? Il faudrait que l’on encaisse ça sans broncher et qu’on laisse ces gens jouer avec nos vies pour leur bon plaisir, pour qu’ils puissent aller dans ces boites se droguer et se saouler ? Et même pas à notre santé !
Il pointa le doigt à la caméra et continua, toujours détendu. « Maintenant, messieurs, quelqu’un doit payer. J’ai d’ailleurs ici avec moi le patron de la société qui exploitait l’usine. » 

Il tira sur le rideau noir, découvrant une toute petite pièce derrière lui. Un homme était attaché sur une chaise. L’homme cagoulé de papier se leva, la machette à la main. Le patron avait les poignets et les jambes scotchés aux accoudoirs et aux pieds, il avait les yeux bandés d’un tissu noir et était bâillonné avec sa cravate. L’homme caressait le dirigeant grassouillet avec sa machette en tournant autour de la chaise, il se tourna soudain vers la caméra et repris, d’un ton beaucoup plus sec et nerveux :

« Il faut que vous compreniez, on en a plein le cul de vos conneries, ça fait des centaines d’années, des MILLIERS d’années que vous là, les gros cons dans vos costars, vous vous foutez de notre gueule, on est là, on bosse comme des chiens pour survivre, pour pouvoir bouffer des pâtes et des pilules alimentaires merdiques, que VOUS nous dites d’acheter avec vos câbles qui rentrent jusque dans nos esprits, pour pouvoir gratter la moindre info, la moindre tendance, guetter la moindre faiblesse pour y implanter vos produits de merde, DE MERDE ! On en a plein le cul, de vous servir quand vous vous bourrez la gueule et que vous devenez imbuvable même pour les autres alcooliques que constituent vos amis, plein le cul de subir votre stress parce que le petit déjeuner qu’on vous livre a 2 minutes 30 de retard ce matin, plein le cul de ramasser vos poubelles, de conduire vos taxis, vos bus, vos putains de métro, et surtout plein le cul que quand une grève éclate, ces même connards qui sont à l’heure tous les jours grâce à nous, se défoulent sur ceux qui ne tentent que de se défendre. Plein le cul aussi de vos polices et vos milices, qui traquent le moindre fumeur de beuh, alors que leurs patrons ont le nez dans la coke, plein le cul de tous ces gens qui nous vendent un rêve qu’on a même pas les moyens de rêver, pendant qu’eux le vive dans un monde bien réel, dès qu’on veut s’évader un peu, on est mis en prison, au mieux , tandis que vous, vous profitez bien de tout ce que vous nous interdisez.
Mais maintenant, cela va changer, mon ami ici va pouvoir en témoigner. Maintenant quand vous vendrez nos vies moins cher ailleurs, nous viendrons vous cherchez pour prendre la vôtre. »

Sur ces mots, ayant attrapé le patron par les cheveux, il donna deux coup de machette au niveau de la nuque. La tête se détacha lentement dans un bruit sinistre de sucions. Le sang avait giclé en abondance sur le corps sans tête et dans toute la pièce, une dernière veine était accroché entre la tête et le cou. Coupée d’un coup de machette. Puis l’homme s’approcha de la caméra et montra le regard vide de l’ancien patron avant de déclarer 
« Maintenant, c’est comme ça » 

La vidéo s’arrêtait sur ces mots, un malaise général empêchait l’assemblé de parler.

Crawford, lui, s’était endormi.


Dernière édition par Lord Pepper le Mer 24 Oct - 20:29, édité 1 fois
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Follow the White Rabbit Empty Déconnexion impossible

Message  Lord Pepper Mar 23 Oct - 13:59

Texte de Nathan :

Un fait divers comme il en arrive souvent sur OdysseY, exemple des dangers de ce monde et de la diversité des serveurs qui ne sont pas tous calibrés sur le même type d'univers.

Akeko était confortablement installé dans son fauteuil. Il actionna la manette pour relever les jambes et une autre pour abaisser le dossier, et senti le NeuroJack se connecter à son cerveau. Comme à chaque fois, un petit frisson parcouru sa moelle épinière. Il regarda la pièce une dernière fois. En face de lui dans un coin de sa chambre, son garde du corps était lui aussi allongé dans son fauteuil. Dans la lumière tamisé qui rendait la pièce obscure il pouvait distinguer les yeux éteints de son chien de garde, il devait déjà être connecté car son regard était perdu dans le vague et ses yeux étaient mi-clos.

L’interface de jeu fit soudain son apparition dans le champ de vision du jeune homme, il sélectionna le serveur dont l’interface lui disait que [0y4gun_Gumi] était connecté. C'était le pseudo de son garde du corps. Une voix de femme, qu’il avait lui-même fait configurer à partir de la voie d’un célèbre actrice japonaise, lui dit avec politesse qu’il était en cours de connexion avec le serveur Medieval Warfare, serveur qui abritait un pan de réalité virtuelle dans un univers Heroic-fantasy où l’occulte et la magie prenait une tout autre dimension, une dimension bien « réelle ». C’était le serveur préféré d’Akiko, depuis qu’il avait eu 15 ans et que son père, dirigeant d’une grosse corporation, lui avait offert un accès privé à des serveurs que son entreprise contrôlait. A la condition qu’il accepte de se faire accompagner. Cela faisait un peu plus de deux ans, et l’Avatar d’Akeko était devenu assez puissant et respecté, surtout à cause de ses crises de colère In Game et les solutions que pouvait y apporter son « acolyte » Oyagun_gumi, qui jouait une brute sanguinaire maniant un marteau de guerre en or que beaucoup convoitait.

Connexion achevée, Bienvenue [N0_D.5tr!kT] (No District était le nom de son groupe de Techno-post préféré, qu’il avait vu en concert plusieurs fois dans des salles crados de Nova-Sarajevo, toujours sous l’œil attentif de son molosse de combat)

Le monde se matérialisa peu à peu autour de lui. Il se retrouva comme d’habitude dans la Taverne Centrale, point de sauvegarde du serveur. Comme d’habitude sa table était déjà fournie et ses stuffs, sponsorisé par papa, déjà empaqueté au pied de sa chaise, dans une salle tranquille de la taverne où crépitait un feu dont la chaleur était ressentie jusque sur les joues d’Akeko qui rougissaient dans la salle tamisé où il était étendu, IRL.
-Salut District ! Lui dit une voie familière, avachis sur un fauteuil près de la cheminé, emmitouflé dans une grande cape verte kaki dont la capuche était rabattu sur le visage de l’avatar. Il reconnu aussitôt [DreamCatched].
-Salut Dream ! mon ami ! Qu’est-ce que t’as pour moi aujourd’hui ?

Dream était un vendeur de cheat et de produit en tout genre. Il appartenait à une célèbre corporation qui gérait les endroits les plus chaud d’OdysseY, qui tenaient surtout des maisons closes s'adaptant à l'esthétique du serveur. Lupanars orientaux, bordel à la française, club privé spatial, et ici, bien entendu, taverne médiévale où l’on pouvait apprécier la compagnie d’elfes, d’humaines, et même dans certain cas, des orques pour les gamers les plus hardcore. Il faisait un bon billet avec District, ce gosse de riche perdu dans un univers où papa pouvait tout contrôler, univers qu’il pensait sûr et impénétrable et dans lequel sa progéniture pouvait vivre tous ses rêves en toute sécurité et en toute illégalité. Il payait comptant toutes les potions et les poudres « magiques » que le dealer lui apportait. Son molosse était toujours dans les parages pour s’assurer de la sécurité et de la validité du deal, lui-même lui avait demandé d’autre type de potions. Dans le dos de son petit protégé, Oyagun aimait bien s’envoyer des potions qui abattait les limites fixés par son cerveau, lui donnant parfois une force surhumaine et lui conférait un plaisir non camouflé. C’est certain, ces deux-là étaient une sorte de mine d’or personnelle, qui semblait ne jamais se tarir. Mais même au meilleur emplacement, le mineur préfère la rente.

Dream se leva et posa sur la table quatre bourses en cuir qu’il sortit de sa cape, ouverte. Le contenu allait du champignon à la poudre de couleur pourpre. Il posa également une petite fiole sur la table. Elle ne devait pas pouvoir contenir plus de quelque centilitres de liquide, et il était transparent, presque lumineux.
-Les classiques, clama le dealer en désignant les sacs. Invisibilité, rapidité, immunité à la magie, dans une certaine mesure, comme d’hab les gars je garantis pas ça à 100%, et une bonne vieille poudre de régénération express qui vous rendra bien plus que des PVs, dit-il avec un clin d’œil. Maintenant, reprit-il, je vous propose cette petite merveille, il ramassa la fiole pour la tenir en évidence entre son index et son pouce dans un geste vif mais précis. Ceci messieurs, est une potion passe-muraille, codés spécialement pour passer les murs protégés par des Wall-antihack, notamment protection magique personnelle ET protection Admin !
-Tu me fais plaisir, Dream, c’est exactement ce qu’il me fallait. Mais j’ai une hésitation sur le prix que tu comptes me proposer... Je me demande si ça sera cher, ou juste trop cher pour moi ! répondit amusé le garçon, habitué à ces fausses négociations.
-Tu sais que rien n’est trop cher pour toi, D. Et tu sais quoi ? Comme t’es un bon client, je te l’offre, celle-là est pour moi !

En réalité, DreamCatched avait déjà été payé pour cette potion, et à dire vrai, à elle seule elle couvrait bien tout ce que ce jeune garçon ait jamais pu lui acheter. Il gagnait plus important que des Marks, il gagnait peut être sa liberté. Sans doute que si ce branleur l’avait su, il aurait refusé un cadeau de la part d’un type comme lui. Mais ce petit vivait dans un monde bien à part, même s’il pensait se mêler aux scènes underground de cette ville nauséabonde, il ne l’avait fait que caché dans l’ombre d’une bête monstrueusement pleine de muscle et de métal poli. Mais ici aussi, alors qu’il se pensait bien à l’abri avec son bras droit toujours armé, un vrai danger le guettait dans ce monde fictif.

Le gamin ramassa ses vivres en souriant, pendant qu’Oyagun_gami tendait une bourse à DreamCatched, qui, de sa main libre, lui glissait un petit supplément dans la poche que District ne pouvait pas voir. Après qu’il l’ait remercié, le dealer se rassit dans son fauteuil au coin du feu. Toujours sous sa capuche qu’il n’avait pas quitté, et dans l’ombre où personne ne le voyait il esquissa un sourire tout en palpant d’une main moite de nervosité la bourse bien gonflée qui venait de lui être remise. L’avatar d’Akeko avançait fièrement dans un couloir sombre éclairé par une unique torche, que son armure matte reflétait légèrement. Les runes ancrées et plaquées d’or ressortaient bien dans cet endroit se disait-il en pénétrant dans la salle principale de la taverne. Se dirigeant vers le patron, (sans doute un avatar de l'Admin), un mètre quatre-vingt-dix pour un poids irréel de 150 kilos de code graisseux et suintant une bière qui semblait, elle aussi, pourvu de bon codages olfactifs !

-Salut Tavernier ! hurla District en essayant tant bien que mal de se maintenir au comptoir, coincé entre un soldat en armure et un orque de compagnie qui faisait au moins deux fois sa taille. Ce n’est que quand Oyagun posa son lourd marteau par terre à proximité de son petit protégé que le Tavernier leva la tête, et qu’au comptoir, une place se fit. Le garde du corps s’installa lui aussi, et le Tavernier vint le voir directement avec deux pintes à la main. Il les déposa devant ses convives. Son crâne rasé luisait dans la pénombre de la salle, où la chaleur humaine conjugué à la chaleur des torches et du feu rendait une atmosphère chaude et humide de transpiration, d’odeur de métal et de bière renversé. Sans parler de l’odeur des orques... Cet admin était vraiment un génie !
-Ca va les gars ? dit le gros tôlier.
-Ca va et toi, toujours coincé dans ton sauna ? rétorqua le gamin en riant à moitié
-Tes couilles sont pas trop mouillées dans ta couche ? aboya le barman en retour.
District rit jaune, comme à chaque fois qu’il essayait de provoquer le gérant du serveur. Il ne peut pas le saquer, car ce dernier l’estime trop jeune pour jouer sur son serveur. Mais son père fournit le serveur et le paye une certaine somme pour continuer à l’amuser de façon sécurisé. C'est un bon deal malgré les sautes d’humeur du morveux.
-Doucement, grogna Oyagun, dans un mouvement de babine. Puis reprit pus calmement : « Tu as quelques chose pour nous aujourd’hui ? »
-J’ai un avis de recherche sur un mago d’une puissance certaine. Parait qu’il aurait invoqué une hydre au dernier merc qui serait venu le chercher. Un client sérieux, si ça vous avez pas les foies !
-Tu connais mon partenaire, rien n’est trop difficile ni trop dangereux pour lui, répondit le molosse en trinquant sa pinte avec son acolyte en armure.
C’était stipulé dans son contrat, il devait jouer le jeu devant le fils de son client, et il respectait la dette qu’il avait envers le chef de la corporation.
-Merci Oyagun de rappeler à ce sous-fifre la grandeur de nos pouvoirs !

Le Tavernier tourna les talons dans un son de mécontentement pour aller servir d’autre client, les deux acolytes ramassèrent leur sacs et sortirent de la taverne en direction des écuries spéciales, ils y retrouvèrent leurs griffons, sorte de lions ailés au plumage doré, et volèrent en direction du secteur ouest avant de tourner la bride en direction du nord. D. était en tête, forçant sur son griffon pour qu’il aille plus vite. Et il se foutait bien de la mission qu’on lui avait confié, il riait d’une façon presque hystérique, car depuis quelque temps il s’était confié un autre genre de mission, et la potion qui lui avait été offerte ce jour-là était l’aboutissement de son plan. Ils arrivèrent dans les montagnes du nord, tout en haut de la plus haute montagne se dressait le Dungeon_Noir, château tenu par les admins du serveur, qui regroupaient toute les données communes nécessaire à l’administration du jeu. Quête finale pour un gamer de sa trempe, se disait Akeko en son for intérieur, s’apprêtant à forcer toute les barrières digitale du château pour récupérer des lignes qu’ils pourraient revendre très cher par la suite. Ce qui prouverait à ce connard de Tavernier qu’il n’est plus un gamin !

Il pleuvait constamment sur le donjon des lignes d’eau sombre comme s’il s’agissait de boue, qui résonnait comme des milliers de fientes d’oiseaux sur les armures des deux partenaires qui se dirigeaient vers la plus haute tour sombre. Arrivé au niveau de la dernière fenêtre, ils sautèrent de leurs griffons, par l’ouverture étroite qui raya leurs armures au passage, dans un bruit strident et une étincelle. A l’intérieur tout était calme, ils étaient dans une toute petite pièce de laquelle descendait des escaliers. Le sol était en pierre et il n’y avait qu’une seule et unique porte. District se retourna vers son molosse en riant tout en sortant la fiole de son armure, il but la moitié et lui tendit le reste. Ses yeux brillaient d’une lueur étrange, comme s’il modifiait son avatar en fonction de ses sentiments. Il se tourna alors vers la porte et passa au travers, Oyagun lui emboita le pas et fit de même. Un son étrange vint grésiller dans ses oreilles quand il traversa la porte, et tout deux ressentirent comme un pincement dans le cou et une douleur dans la nuque pendant plusieurs minutes.

Ils arrivèrent dans une pièce remplie d’étagères où s’entassaient des parchemins en tout genre et des rouleaux de codes. Un énorme bureau en bois trônait au milieu de la pièce sur lequel traînaient des papiers avec des notes en tout genre. La pièce était éclairée par une lumière mystérieuse qui semblait émaner de nulle part précisément, ils se mirent à fouiller les étagères en regardant les notes sur les rouleaux, pour essayer de récupérer les infos du jeu les plus juteuses, dans sa frénésie District faisait tomber les archives par terre, tandis que son garde du corps remplissait un sac de papier à l’aveuglette.

-Je ne voudrais pas vous interrompre, messieurs, mais il me semble que vous fouillez mes archives, résonna une voix grave, dont l’intonation était plus proche de l’amusement que de la colère, elle laissait une sensation étrange, un arrière-goût amer de victoire qu’on vous vole.
-Je suis le Gardien, j’apparais ici dès que quelqu’un passe cette porte. Vous noterez d’ailleurs que vos armes, et vos armures ont disparu au passage...
Les deux cambrioleurs constatèrent effectivement que leur équipement respectif avait été effacé, et qu’il ne leur restait que leurs habits basiques. Sans qu’on le leur demande, ils s’assirent sur deux gros fauteuils disposés en face du Gardien, dont l’avatar ressemblait à un moine. Il était assez similaire au Tavernier, bien que moins gros, et il semblait plus tranquille, ses mains posés sur le table révélait de grosses bagues , qui faisait plus penser à celles qu’aurait porté un punk. L’une d’entre elle était une tête de mort avec une feuille de cannabis gravée sur le front, une autre qui tenaient sur deux doigts était une écriture en lettre gothique qui disait nOQz. Même si ce nom lui était inconnu, le gamin vit au regard terrifié de son garde du corps que l’homme n’était pas anonyme pour autant.

-Bien, commença doucement le Gardien, vous pensiez peut être en venant ici que vous alliez pouvoir dépouiller mon serveur tranquillement et que je vous laisse faire ? Toi ! dit-il en pointant District avec son index. Tu croyais que tu allais réussir à obtenir une chose si rare que le passe-muraille que tu as cru boire ? Et tu pensais que tu pouvais le récupérer sans que je le sache ? A l’heure qu’il est, le type qui t’as vendu ça a probablement été libéré du pachinko merdique où il était endetté. Grâce à toi et à ta naïveté. Quand à celle de ton toutou, et bien, j’aurais conseillé à ton père de faire appel à un adulte pour ce job, pas juste un muscle sans cervelle.
Akeko jeta un coup d’œil à son protecteur, devenu tout blanc, les mains crispé sur les bras de son fauteuil, incapable de bouger.

-Ce que vous avez pris en fait, renchérit-il c’est une drogue qui va maintenir votre corps dans un état de léthargie pendant un certain temps, faisant de vous et de vos esprits mes prisonniers. Si papa vous débranche, vos esprits rejoindront un corps complètement engourdi, pour une période assez longue j’en ai peur. Il ne peut pas non plus débrancher le serveur, puisqu’il te perdrait également. Et je doute qu’il le fasse. Je pense qu'il va allonger les biftons un bon moment... On ne vous a pas menti sur la qualité de ce cheat, on a juste omis de vous dire qu’il s’agissait plutôt d’un virus…
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